Les régimes ne marchent pas ! L'étude de référence
En France, 32% de la population de plus de 18 ans souffre de surpoids et 15% d'obésité. La majorité des personnes tendent ainsi à opter pour des méthodes d'amincissement plus ou moins drastiques et sans avis médical pour en venir à bout.
Pourtant, l'ANSES a démontré, dans son rapport publié en novembre 2010, que ces pratiques alimentaires ne fonctionnaient pas et sont, au contraire, dangereuses pour la santé. L'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail recommande d'ailleurs une prise en charge sérieuse des personnes en situation d'obésité ou de surpoids souhaitant maigrir.
L'étude de l'ANSES concernant les régimes d'amaigrissement
Saisie par le ministère chargé de la Santé, l'ANSES a évalué les risques liés aux méthodes d'amaigrissement sans indication médicale dans le cadre de la problématique de l'image du corps prévu par le PNNS2 entre 2006 et 2010. Cette étude a été réalisée par le Comité d'experts spécialisé en nutrition humaine. Elle portait sur l'analyse des 15 régimes amincissants les plus populaires auprès du public et qui sont suivis par des individus sans justification ni suivi médical. Bon nombre de ces méthodes impliquaient la suppression d'une ou de nombreuses catégories d'aliments, le maintien d'une seule catégorie voire la suppression totale de nourriture. Plus de la moitié (80%) des régimes étudiés proposaient un apport en protéines supérieur à celui conseillé par l'ANC.
Les apports en sodium sont également supérieurs à la limite recommandée par l'OMS pour 58% de ces méthodes d'amaigrissement. Cependant, les apports en fibres sont inférieurs, voire dix fois moindres, à ceux recommandés pour 74% des phases des pratiques alimentaires analysées. Quant au BNM (besoin nutritionnel moyen) en fer chez la femme, il n'est pas non plus couvert pour 61% de ces régimes.
Le déroulement de l'étude de l'ANSES
L'expertise de l'ANSES a été réalisée en deux phases. La première consistait à identifier et à caractériser les régimes sélectionnés pour déterminer leurs conséquences sur les apports nutritionnels. La seconde se basait sur la détermination des impacts biologiques de ces pratiques alimentaires notamment les déséquilibres nutritionnels et déficiences d'apports en vitamines et minéraux. D'après les chiffres de l'agence, 26% des phases de régimes analysées ne couvraient pas le besoin nutritionnel en vitamine C, 32% offraient un apport en vitamine E relativement bas et 77% de ces méthodes proposaient un apport en vitamine D inférieur au BNM. Cette partie impliquait également l'identification des conséquences physiopathologiques et psychocomportementales des régimes.
Les résultats de l'évaluation de l'ANSES sur les régimes amincissants sans indication médicale
L'expertise de l'ANSES a démontré que les régimes d'amaigrissement les plus diffusés auprès du public et pratiqués sans recommandation ni suivi d'un professionnel de santé ne marchent pas et leurs effets néfastes sur la santé sont non négligeables.
Les conséquences négatives des pratiques alimentaires d'amaigrissement sans accompagnement d'un spécialiste démontrées
Dans son rapport, l'ANSES met en évidence les impacts négatifs de ces pratiques alimentaires sur le corps. Le plus souvent, les problèmes rencontrés sont d'ordre musculaire et osseux. Parfois, les sujets peuvent même développer des problèmes hépatiques et rénaux. L'adoption des régimes d'amaigrissement sans avis ni suivi médical est également susceptible de provoquer des modifications profondes du métabolisme énergétique du corps et de la régulation physiologique. Les individus pratiquant ces méthodes sont également susceptibles de développer des troubles du comportement alimentaire et autres perturbations psychologiques. Tous ces facteurs constituent la cause d'une reprise de poids plus sévère et à long terme.
D'après les résultats de l'étude de l'ANSES, environ 80% des sujets ayant fait l'expérience ont repris du poids au bout d'un an après la fin du régime. D'autres risques ont été mis en évidence pour les populations spécifiques. Les experts ont en effet constaté une dénutrition chez les seniors, des troubles hormonaux chez les adolescents et les sportifs ainsi que des perturbations de croissance chez les enfants, les ados et les fœtus.
L'importance d'un accompagnement professionnel de la nutrition dans le cadre d'un programme minceur
Un accompagnement est indispensable pour maigrir sereinement et sans risque pour la santé. Celui-ci doit être personnalisé en fonction du statut pondéral (IMC et tour de taille) du patient. L'évolution des habitudes alimentaires doit également s'accompagner d'une activité physique régulière pour éviter l'effet yo-yo. La réalisation d'un diagnostic précis des causes, d'une analyse du contexte et d'une évaluation des conséquences sont essentielles pour la prise en charge de personnes en situation d'obésité pour éviter tous risques d'effets secondaires. Notons que parfois il s'agit d'une maladie chronique multifactorielle qui requiert une démarche interdisciplinaire : psychologue, diététicien, endocrinologue, etc.
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